4. LA LUTTE DES SANS PAPIER ET SON IMPACT INTERNATIONAL

4.1.    LES “ CHARTERS DE LA HONTE ” ET  LES REACTIONS

Après l’évacuation de l’église St-Ambroise et les arrestations qui ont suivi, la répression va se poursuivre par des expulsions accélérée et systématique par charters vers les pays d’Afrique notamment. “ Depuis un an, plus de huit cent personnes ont été renvoyées contre leur gré dans leurs pays d’origine au rythme de deux charters par mois ” (communiqué de Amnesty International du 12 août 96) :


- Le 28 mars 96, un charter va reconduire cinquante deux maliens vers Bamako, parmi lesquels sept avaient été arrêté lors de l’évacuation de l’église St-Ambroise.


- Dans la foulée, le 11 avril le ministère de l’intérieur expulse sur un vol  régulier des sans papiers, vers Brazzaville.


- Le 10 juillet le ministre “ inaugure ” son 21è charter de la honte vers le Maroc et le Mali.


- Le 28 août deux charters décollent, l’un vers la Tunisie et le Zaïre, l’autre vers le Maroc et le Sénégal.


Cette politique des charters ne pouvait pas ne pas déclencher  en France des réactions de protestations. Ce qui est nouveau par contre ce sont les nombreuses réactions dans les opinions publiques et les ONG dans les pays de destination de ces charters de la honte, en particulier en Afrique. La presse se fera l’écho de ces manifestations ( les personnels des aéroports refusant d’assister au sol  l’airbus militaire, manifestations, comités de soutien et gala divers....).


Les réactions dans les pays d’origine, en France, ont contribué à impulser la dynamique entraînant les associations de l’immigration, la LDH, FIDH, Amnesty International et les Ligues de défenses des droits de l’Homme en Afrique.
Après de multiples contacts en Afrique, une première rencontre a lieu les 19 et 20 septembre 1996, au siège de la LDH puis dans les locaux de l’association Génériques qui a rassemblé les représentants des Ligues des Droits de l’Homme du Centre Afrique, de la Guinée, du Mali,  de Mauritanie,  du Sénégal, du Maroc et de Tunisie, réunion à l’issue de laquelle une déclaration a été adoptée (voir annexe) dans laquelle ils “ expriment leur solidarité avec les mouvements des “ sans papiers ” qui se développent en France ”. Ils  condamnent “ particulièrement le recours à la politique des charters... ”. Les signataires ont par ailleurs décidé de créer un “ Réseau d’Action et de Vigilance (RAV) coordonné par la FIDH afin de suivre de façon permanente l’organisation par les autorités françaises des charters et informer l’opinion publique ”.
 

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